DECOUVREZ LE PERIPLE D’UN ORPHELIN EPISODE (1)
Le soleil plongeait lentement vers l’horizon de Douala, la ville portuaire du Cameroun, laissant derrière lui des teintes orangées qui dansaient sur les eaux calmes du Wouri. Fabrice, un garçon de 12 ans, ne pouvait pas s’empêcher de sourire tandis qu’il marchait dans les rues familières qui le menaient chez lui. Son cartable était un peu plus lourd aujourd’hui, non pas à cause des livres, mais parce qu’il était rempli de feuilles remplies de notes exceptionnelles.
Il avait travaillé dur toute l’année, et cela avait porté ses fruits. Ses efforts avaient été récompensés par des résultats éclatants à l’école. Le cœur léger, il savait que ce soir, il allait partager cette nouvelle avec la personne qui comptait le plus pour lui : son père.
Arrivé devant la petite belle maison aux murs colorés où il vivait avec son père, Fabrice poussa la porte d’entrée avec un sourire rayonnant. Son père, un homme solide au visage bienveillant, était en train de préparer le repas du soir.
Thomas : (souriant) Hé, mon fils, comment s’est passée ta dernière journée d’école ?
Fabrice : Papa, tu ne devineras jamais ! J’ai obtenu les meilleures notes de ma classe dans tous les matières !
Thomas ne pouvait cacher sa fierté. Il s’approcha de son fils, l’étreignant avec force.
Thomas : mon fils, je savais que tu en étais capable. Tu travailles durement pendant tout l’année scolaire et cela porte toujours ses fruits. Je suis incroyablement fier de toi.
Fabrice : Merci, papa. Je suis heureux que tu sois fier de moi.
Thomas : Et tu devrais l’être aussi, car c’est ton succès. Tu es intelligent, Fabrice, et je sais que tu as un avenir brillant devant toi.
Thomas était un homme au cœur tendre, qui avait endossé le rôle de père célibataire avec une dévotion inébranlable. Depuis que Fabrice était âgé de seulement 3 ans, Thomas avait pris la responsabilité de guider son fils à travers les hauts et les bas de la vie. Malgré les difficultés, il n’avait jamais regretté ce choix.
La triste réalité était que Stéphanie, la mère de Fabrice, avait choisi de quitter sa famille pour partir en Europe avec son amant qui n’était rien d’autre que le père de son premier enfant qui l’avait abandonné alors qu’elle était enceinte. C’était une décision qui avait laissé une cicatrice profonde dans le cœur de Thomas. Il avait dû surmonter la douleur de l’abandon et relever le défi de l’éducation en solitaire.
Les premières années avaient été particulièrement difficiles. Thomas avait jonglé entre son travail et les responsabilités de parent célibataire, s’efforçant de donner à Fabrice tout ce dont il avait besoin pour grandir en sécurité et en amour. Il avait essuyé les larmes et séché les rires de son fils, chaque jour renforçant le lien unique qui les unissait.
Après le départ de Stéphanie, la famille de celle-ci avait tenté de reprendre contact avec Fabrice. Ils avaient exprimé leur désir de l’emmener vivre avec eux, considérant que Thomas était incapable de fournir à son fils la stabilité de la famille saine qu’il méritait. Mais Thomas avait fermement refusé. Pour lui, Fabrice était bien plus qu’un simple fardeau à porter. Il était son fils, son sang, son cœur vivant à l’extérieur de lui. Il avait fait comprendre à cette famille que tant qu’il sera en vie, il élèvera son fils lui-même.
Chaque jour des 9 années que Thomas avait passé avec son fils, il s’était levé avec une détermination renouvelée. Il avait travaillé dur, sacrifiant son propre confort pour assurer un avenir meilleur à son fils. Il avait investi chaque once d’énergie pour lui offrir des opportunités qu’il n’avait jamais eues. Et chaque fois qu’il posait les yeux sur le sourire de son fils, il savait que chaque sacrifice en valait la peine.
Le lien entre Thomas et Fabrice était bien plus qu’une simple relation parent-enfant. C’était un lien forgé dans l’adversité, une connexion qui transcendait les épreuves de la vie. Thomas n’était pas seulement le père de Fabrice, il était son modèle, son protecteur, son roc.
En dépit des cicatrices laissées par l’abandon de Stéphanie, Thomas avait construit un foyer empli d’amour et de sécurité. Et à chaque sourire de Fabrice, à chaque étreinte chaleureuse, il trouvait la force de continuer, à bâtir un avenir lumineux malgré les ombres du passé.
Fabrice : Papa, est-ce que je pourrais avoir le vélo que tu m’avais promis si j’obtenais de bonnes notes ?
Thomas : (souriant) Bien sûr, mon fils. Tu as vraiment travaillé dur cette année et je suis fier de tes résultats. Tu mérites cette récompense.
Fabrice : Vraiment, papa ? Je suis tellement excité ! J’ai vraiment hâte de pouvoir faire du vélo dans le quartier avec mes amis.
Thomas : Je sais que tu en es excité, Fabrice. Mais n’oublie pas que la réussite à l’école est tout aussi important. Le vélo est une belle récompense, mais c’est ton éducation qui te préparera pour un meilleur l’avenir.
Fabrice : D’accord, papa. Je vais continuer à travailler dur à l’école. Je veux que tu sois fier de moi à chaque année.
Thomas : C’est le bon état d’esprit, mon fils. Rappelle-toi toujours que ton éducation est la clé pour devenir un homme fort et indépendant. Quand tu grandiras, tu auras plus de responsabilités, et c’est en étant bien éduqué que tu pourras les affronter avec confiance.
Fabrice : Je vais me souvenir de ça, papa. Je veux être comme toi, fort et capable de tout gérer.
Thomas : (émouvant) Merci, fils ton. Sache que je suis là pour te soutenir à chaque étape de ta vie. Et je suis convaincu que tu feras de grandes choses. Travailler dur à l’école est la première étape pour devenir un homme qui réussit, et ça sera la plus grande source de bonheur pour moi.
Fabrice : Alors, je vais te rendre fier moi papa.
Thomas : Je n’ai aucun doute là-dessus, mon fils. Ton avenir est prometteur et je suis reconnaissant de t’avoir à mes côtés. Maintenant, prépare-toi à recevoir ton vélo et profite de chaque moment.
Fabrice : Je le ferai, papa. Merci pour tout.
Thomas : De rien, Fabrice. Je t’aime.
Fabrice : Je t’aime aussi, papa.
En rentrant du travail le jour suivant, Thomas portait un grand sourire sur son visage. Il avait dans ses mains un objet enveloppé en plastique, Il déposa l’objet à l’extérieur. En entrant dans la maison, il fut accueilli par les bras ouverts de Fabrice.
Fabrice : Papa, tu es rentré ! Comment s’est passée ta journée ?
Thomas : Ma journée a été bonne, mon fils. Et la tienne ?
Fabrice : Super ! J’ai passé la journée à réfléchir à ce que je pourrais faire avec mon vélo quand j’en aurai un.
Thomas : (riant) C’est justement pour ça que je suis rentré avec ce qui est à l’extérieur.
Thomas ouvra la porte et le dévoila avec un sourire malicieux. À l’extérieur de la maison se trouvait un magnifique vélo tout neuf, brillant sous la lumière du couché de soleil.
Fabrice : (les yeux écarquillés) C’est pour moi ?
Thomas : (fièrement) Bien sûr, fiston. Tu as travaillé dur et obtenu de très bonnes notes à l’école. Tu le mérites.
Fabrice : Oh wow, papa ! C’est le plus beau jour de ma vie !
Thomas : Je suis ravi que ça te plaise, mon fils. Je suis sûr que tu vas t’amuser à faire du vélo dans le quartier.
Fabrice : Certainement ! Merci infiniment, papa. Tu es le meilleur père du monde !
Thomas : (ému) Et toi, tu es le meilleur fils du monde. Maintenant, prends bien soin de ton vélo et amuse-toi bien.
Les jours qui suivirent furent remplis de joie pour Fabrice. Il passait désormais chaque journée de ses vacances à profiter de son vélo. Dès qu’il avait fini ses tâches à la maison, il sautait sur son vélo et faisait le tour du quartier, explorant chaque coin et recoin avec enthousiasme. Les voisins le voyaient passer avec un large sourire et saluaient le jeune garçon et son nouveau jouet.
Chaque fois qu’il tournait un coin, Fabrice pouvait entendre les rires des enfants qui jouaient dans les cours, les vendeurs ambulants criant leurs produits et les voitures klaxonnant au loin. C’était comme s’il découvrait son quartier sous un nouveau jour, avec son vélo comme passeport vers l’aventure.
Les journées passaient rapidement, remplies de rires, de découvertes et d’amusement. Fabrice avait l’impression que le temps volait dès qu’il était sur son vélo. Mais chaque soir, lorsque le soleil se couchait doucement à l’horizon, il rentrait chez lui, les joues roses et le cœur léger, sachant qu’il avait vécu une journée remplie de bonheur et d’aventure grâce à son vélo, ce cadeau précieux de son père.
Un soir, Thomas rentra chez lui après une longue journée de travail. En entrant, il remarqua tout de suite l’air triste qui enveloppait son fils Fabrice. Il posa son sac et s’approcha doucement de lui.
Thomas : (inquiet) Fabrice, mon fils, qu’est-ce qui ne va pas ?
Fabrice leva les yeux, et dans son regard, Thomas pouvait lire toute la tristesse qui pesait sur son cœur.
Fabrice : (d’une voix basse) Papa, aujourd’hui, en jouant dans le quartier, j’ai entendu les autres enfants parler de leur maman. Ils parlaient de comment elles s’occupent d’eux durant toute la journée et moi je n’avais rien à dire sur la mienne… J’ai demandé à Steve s’il pense que ma maman reviendra un jour. Et il m’a dit que les mamans qui partent pour aussi longtemps comme ça ne reviennent généralement jamais.
Les paroles de Fabrice étaient chargées d’une profonde tristesse, et Thomas sentit son propre cœur se serrer en entendant son fils parler de sa mère. Fabrice avait l’habitude de posé des petites questions sur la mère, mais thomas savait que son fils n’avait pas encore l’âge de comprendre la vérité.
À suivre…