À la rencontre des putschistes, un potentiel sacre diplomatique du président Diomaye ( Par Birame Waltako Ndiaye )
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Lors de ses récents voyages à Abuja et à Accra, le chef de l’État sénégalais s’est engagé à défendre la démocratie et à maintenir le dialogue avec le Niger, le Burkina Faso, le Mali et la Guinée. N’ayant pas personnellement à répondre des sanctions qui sont infligées auxdits pays après les coups d’États constitutionnels, le nouveau président y trouve un bon moyen de bâtir son leadership en Afrique. Sa virginité politico-diplomatique lui permet d’incarner un renouveau et de susciter une réceptivité auprès des juntes militaires. Autant dire qu’une fenêtre d’opportunité lui permettant de s’affirmer et de pérenniser la stature diplomatique du Sénégal lui est gracieusement ouverte, en plus de constituer son baptême du feu.
« Je pense qu’il va nous aider à résoudre le gros problème que connaît la CEDEAO avec le départ des trois pays clefs que sont le Niger, le Burkina Faso et le Mali », a déclaré le président Ghanaéén, Nana Akufo-Addo. D’un autre côté, Issoufou Yahaya, Professeur Titulaire à l’Université Abdou Moumouni de Niamey avait dit : « Du côté de l’Alliance des États du Sahel (AES), il n’y a plus de confiance à l’endroit de certains chefs d’État, en particulier le président du Bénin, M. Talon, le président Ouattara, le président Tinubu et même le président Macky Sall qui est en fin de mandat. Je pense qu’ils ont été outranciers dans leur prise de position. »
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S’imposer sans s’opposer, ainsi se décline la légitime volonté de Diomaye de démarcher et de s’affirmer comme un médiateur incontournable avec les régimes putschistes, et ce, pour le compte du bloc régional. Pour ce faire, la CEDEAO devra se résoudre à ce que le président Diomaye mène une politique de conciliation moins moralisatrice. Il s’agira de mettre en avant deux modes de fonctionnement : un respect scrupuleux de la souveraineté des pays en question et une diplomatie résolument pragmatique.
À la différence des pays de l’AES, la République de Guinée est moins portée au conflit et au bras de fer avec la CEDEAO. Malgré la levée des sanctions, le Niger, pays le plus pauvre de la communauté, avait maintenu la fermeture de sa frontière avec le Bénin, malgré l’ouverture du côté béninois. En visite de travail à Moscou, le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération, Abdoulaye Diop, avait traité la décision de la levée des sanctions de non-évènement. « Je ne veux pas commenter une décision qui a été prise par une organisation à laquelle le Mali
n’appartient pas », avait-il dit. Le 16 mai dernier, de hauts fonctionnaires des trois pays membres de l’AES se sont réunis à Niamey, en vue d’échanger sur les textes régissant le fonctionnement de la future Confédération en gestation, l’AES.
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Certes, la diplomatie est une question d’influence. Cependant, les efforts qui y sont consacrés ne doivent pas glisser vers l’ingérence. Au Burkina, au Mali et au Niger, les populations soutiennent en majorité l’action des juntes militaires. Par conséquent, la CEDEAO ne doit pas être plus royaliste que les rois aux noms desquels elle se targue de préserver approximativement la démocratie. Ainsi, la CEDEAO gagnerait à rester dans sa vocation de promotion de l’intégration économique et de réalisation du marché ouest-africain. Pour l’atteinte de ces objectifs, elle a suffisamment à faire pour parachever la libre circulation non encore effective, la monnaie unique au point mort et l’accroissement des échanges commerciaux.
Birame Waltako Ndiaye
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