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Char de combat du futur : L’Allemagne est ouverte à une participation de l’Italie au programme MGCS

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Produisant des composants critiques pour l’avion de combat Eurofighter EF-2000/Typhoon, la société italienne Microtecnica devait être rachetée par l’équipementier aéronautique Safran, dans le cadre de la reprise des activités « commandes de vol » de Collins Aerospace, filiale du groupe américain RTX [ex-Raytheon] pour 1,8 milliard d’euros. Seulement, le 20 novembre, et malgré l’importance de sa coopération en matière de défense avec Paris, Rome a mis son veto à cette opération, en expliquant qu’elle risquait de représenter une « menace exceptionnelle » pour la sécurité nationale.

Une source gouvernementale italienne a expliqué à l’agence Reuters que Safran n’avait « pas fourni de garanties suffisantes quant au maintien des lignes de production [celles de Microtecnica, ndlr] en Italie ». Et d’ajouter que cette décision a été prise après que l’Allemagne a souligné que ce rachat était de nature à « affecter les approvisionnements des programmes d’avions de combat Eurofighter et Tornado »… alors que Safran fournit déjà les trains d’atterrissage de ces appareils. C’est d’ailleurs ce que n’a pas manqué de faire valoir Olivier Andriès, le PDG du groupe français, qui a dénoncé un « procès d’intention ».

Faut-il y voir un lien avec le Système de combat aérien du futur [SCAF], lequel associe la France à l’Allemagne et à l’Espagne, et le Global Combat Air Programme [ex-Tempest] auquel l’Italie participe avec le Royaume-Uni et le Japon? « Tout est possible, mais je ne vais pas spéculer sur ce qui ne se dit pas. Je me base sur ce qui est écrit dans le décret », a dit M. Andriès, à BFMTV.

Quoi qu’il en soit, la décision de bloquer le rachat de Microtecnica par Safran a été prise quelques jours avant une rencontre, à Berlin, entre Georgia Meloni, la présidente du Conseil italien, et Olaf Scholz, le chancelier allemand. Rencontre dont l’enjeu était l’adoption d’un « plan d’actions » censé renforcer la coopération entre l’Italie et l’Allemagne dans cinq domaines clés, dont la défense.

S’il ne va pas aussi loin que le Traité du Quirinal et que celui d’Aix-la-Chapelle, que Paris a signés respectivement avec Rome et Berlin, ce texte vise notamment à renforcer la coopération industrielle en matière de défense. Et il ne mentionne ni le SCAF, ni le GCAP… En revanche, le Système principal de combat terrestre [MGCS], programme lancé par la France et l’Allemagne en 2017, est cité, de même que l’AICS [Armored Infantry Combat System], un projet mené par l’Italie afin de moderniser son infanterie mécanisée.

« Nous avons […] l’intention d’explorer de futurs domaines potentiels de coopération […], notamment dans le domaine terrestre, avec une référence particulière au MGCS et à l’AICS, à l’artillerie longue portée du futur et au combat collaboratif terrestre », lit-on dans ce plan d’actions.

Au passage, il est aussi question du projet européen HYDIS [HYpersonic Defense Interceptor] qui, coordonné par MBDA, vise à développer une capacité de défense contre les menaces hypersoniques reposant sur l’intercepteur Aquila.

Cela étant, la référence au MGCS, qui consiste à mettre au point un « système de systèmes » reposant sur un char de combat de nouvelle génération, n’est pas surprenante dans la mesure où l’Italie a plusieurs fois fait part de son intérêt à son endroit. En août, il a été rapporté que Paris avait l’intention d’inviter Rome à le rejoindre, afin de rééquilibrer le rapport de force avec les industriels allemands impliqués. Et cela, alors que Paris et Berlin peinaient à surmonter leurs désaccords.

Plus tard, on a appris que le groupe italien Leonardo s’était joint à Krauss-Maffei Wegmann [ou KNDS Allemagne], Rheinmetall, Saab [Suède] et Indra [Espagne] pour répondre à un appel d’offres lancé par la Commission européenne sur des études relatives à un nouveau char de combat européen [FMBT – Future Main Battle Tank].

En outre, et alors que l’Italie a l’intention de se procurer 133 chars Leopard 2A8 [ou AX?] auprès de l’Allemagne, Leonardo a fait part de sa volonté de « participer au programme allemand de char Leopard 2 de nouvelle génération ». « Je confirme que nous travaillons dans cette direction et les négociations se déroulent très bien. Mais permettez-moi de ne pas donner plus de détails pour le moment », a en effet récemment confié Roberto Cingolani, son PDG.

Enfin, dans son « Documento programmatico pluriennale 2023-25 » [DDP], le ministère italien de la Défense a dit souhaiter faire converger l’AICS avec le MGCS, ces deux projets ayant des finalités similaires puisque l’un et l’autre visent à développer des systèmes de combats reliés entre eux par un « cloud ».

Photo : Ministère des Armées



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