Coup d’Etat en Guinée: Voici pourquoi des nuages noirs planent sur le Cameroun
C’est officiel depuis ce dimanche. Le Prof Alpha Condé n’est plus le président de la République de Guinée. Il a été évincé par un coup d’Etat mené par des éléments d’élite de l’armée guinéenne. Cette actualité fait couler d’encre et de salive au Cameroun. Certains activistes dont les anglophones de la page « English Cameroon for a United Cameroon » prédisent la fin imminente du régime Biya. Ils estiment que face à l’échec des leaders de l’opposition dans les pays d’Afrique francophones, on va assister à l’ingérence de l’armée dans la politique en vue de mettre fin aux dictatures.
La rédaction de CamerounWeb vous propose l’intégralité de l’analyse
Toute l’Afrique est une expérience continue en science politique. Ici, les hypothèses suivantes sont testées :
– Les États anglo/protestants et leurs anciennes colonies sont mieux à même de développer et de maintenir des démocraties constitutionnelles que les États franco/catholiques et leurs colonies perpétuelles.
– La violation des principes d’une véritable démocratie constitutionnelle dans des États comme France-Afrique conduit finalement à des coups d’État et à des révolutions.
– Les coups d’État sont plus fréquents et prévisibles dans les colonies France-Afrique avec une présence musulmane raisonnable (même aussi bas que 8%) parce que les musulmans réagissent à l’injustice avec courage et espoir d’une vie éternelle où les guerriers de la justice sont récompensés pour leur altruisme, le plus exprimé dans la lutte contre les oppresseurs du peuple.
Si ces hypothèses sont vraies, et si les histoires les plus intéressantes d’Afrique sont celles de la misère, alors les médias étrangers auront tendance à moins entendre parler des anciens pays anglo-protestants tout en étant plus divertis par des flots incessants d’informations sur la misère, les coups d’État, les révolutions et les guerres civiles de France-Afrique.
La véracité des hypothèses précitées implique aussi la concentration des coups d’Etat et des révolutions en France-Afrique Sahel. Ici, le Niger et le Sénégal peuvent constituer une exception en raison des signes émergents d’adhésion à la démocratie constitutionnelle. L’espoir pour ces deux pays est tempéré par la tendance des partis présidentiels à ériger des majorités obèses dans leurs parlements inutiles. Les tentatives de transformer ces forces dialectiques en campagnes antiterroristes échoueront, en particulier avec l’implication des États-Unis et d’Israël, des États perçus comme anti-islamiques. Quant à la France, une conscience monte qui reconnaît les Français pour ce qu’ils sont les pires scélérats européens. Ils seront probablement combattus au Sahel, avec de possibles répercussions sécuritaires en France.
Au cours des deux dernières années, le soutien à ces hypothèses provient des élections réussies dans de nombreuses anciennes colonies protestantes anglo-protestantes et de quatre coups d’État en France-Afrique ; deux au Mali, un au Tchad et maintenant un en Guinée Conakry.
La situation en Guinée Conakry est l’aboutissement d’une série d’erreurs supervisées par la seule démocratie défaillante d’Europe occidentale, la France. La France est elle-même une chambre d’écho, une continuation de la révolution française athéistico-catholique, dépourvue d’instincts constitutionnels, manquant de confiance mutuelle entre les citoyens et d’une incapacité à établir une culture de parti politique durable. La politique partisane en France est une histoire sans fin d’intrigues, de trahisons, d’incantations charismatiques et de concours de popularité. Fait intéressant, France-Afrique pense pouvoir s’appuyer sur ses intellectuels pour sortir de ce qu’ils ont puisé dans leur jeunesse. En Guinée, la constitution a d’abord été amendée pour supprimer les limites du mandat présidentiel. Cela ne pouvait se faire sans la bénédiction du maître colonial. Ensuite, l’opposition, en partie limitée par la répression et en partie par le manque de confiance et de schémas constitutionnels et organisationnels, n’a pas pu protester durablement contre la réforme constitutionnelle et a boycotté, truqué les élections par la suite. Venant au secours de la population, les militaires ont maintenant effectué un coup d’État que la France a trop honte d’annoncer. Qu’elle réussisse ou non, elle a été tentée. C’est une méthode garantie de fabrication de la misère et de l’instabilité.
M. Alpha Condé est aussi une démonstration de la vacuité de l’opposition progressiste et réformiste dite France-Afrique. Ayant passé de nombreuses années dans les organisations de jeunesse et la politique d’opposition, il nous a finalement montré ce qui se passe dans l’esprit du prétendu réformateur ou opposition France-Afrique – la soif de pouvoir et de plus de pouvoir. C’est un jeu de chaises musicales. Nous avons vu quelque chose de similaire avec l’homme de la renaissance du Sénégal, Abdoulaye Wade. Après de nombreuses années dans l’opposition, il est arrivé avec ces idées somptueuses des Français – construire un monument de la Renaissance dans l’esprit de l’autoritarisme communiste. Il ne fait aucun doute que ses architectes étaient des Nord-Coréens et il a non seulement fait preuve d’un manque de sentiments islamiques dans l’affichage de la nudité, mais a eu la liberté d’insulter les religions abrahamiques. C’est l’esprit d’expression athée de la Révolution française. Lorsque son successeur s’est concentré sur la corruption orchestrée par Wade et son fils, l’idole du réformateur a généreusement insulté Macky Sall pour être le descendant d’esclaves indigne d’être comparé au fils de Wade, la marque de l’aristocratie. Maintenant au Cameroun, nous sommes invités à danser et à applaudir l’incohérence d’un mouvement de la Renaissance. L’inspiration est sénégalaise, sans aucun doute. Mais renaissance de quoi ? De toute évidence, nous n’avons encore vu aucun signe d’un engagement profond envers la règle constitutionnelle. Nous n’avons pas encore vu de mesures de renforcement de la confiance. Nous n’avons pas encore assisté à une prise de décision délibérative et égalitaire. Nous sommes invités à regarder la déséducation des citoyens à travers le slogan « pas de nouveau code électoral, pas d’élection ». Ainsi, les gens ne s’inscrivent pas pour voter. La politique est remplacée par l’humanitarisme opportuniste.
Le nuage noir sur le Cameroun
Il est cohérent avec nos hypothèses sur la dynamique de la politique africaine que Saleh Ibrahim, un musulman, ait été le chef de file du coup d’État manqué de 1984 contre la fraude que nous subissons depuis 38 ans. Le coup d’État manqué a ouvert les portes à une hégémonie catholique centre-sud plus flagrante et au jacobinisme. Ce n’est qu’avec le soutien des institutions catholiques et de la solidarité que la désapprobation musulmane agitée pourrait être maîtrisée et apaisée.
Mais notre mauvais génie a « réussi » à catholiciser musulmans et protestants. Dans l’état anesthésié et hypocrite, le musulman est appelé à danser et à chanter lorsque le régime met en place un lamido dont le devoir premier est de faire avancer la machine étatique d’oppression et de corruption. Ici, nous nous intéressons uniquement aux implications sociales et politiques du système catholique en tant qu’entité politique. Nous n’avons rien contre les chrétiens catholiques sans méfiance qui peuvent à juste titre être poussés par leur dévouement à l’église à nous accuser de militantisme protestant. Nous ne pouvons que défier un tel pour mesurer les phénomènes politiques et lire la littérature émergente sur cette fracture noir et blanc qui touche même l’Europe et la diaspora africaine comme Haïti et la Jamaïque. Dans le monde catholique, l’Italie a une plus longue tradition de lutte républicaine avec des impositions monarchiques par l’église. La France, fille de l’Église, est la plus haute expression du mal mûri qui découle d’une très mauvaise philosophie politique et métaphysique de la nature humaine.
La situation au Cameroun est donc difficile :
– L’opposition pourrait orienter la nation vers la stabilité en utilisant les principes démocratiques constitutionnels. Hélas, l’opposition est menée par la même philosophie catholique qui est plus enchantée par le modèle monarchique héroïque que par les institutions.
– Le conflit du Cameroun occidental est un conflit sur la règle constitutionnelle. La France et sa colonie sont résolues à prouver la supériorité de la règle jacobinique improvisée sur la règle constitutionnelle. La cause de la séparation est avancée par les mesures présentes et éventuellement futures de l’État camerounais.
– Une combinaison de facteurs peut conduire au succès du nouveau coup d’État Ngoh Ngoh-Bamkoui-Chantal Biya. Ce ne serait pas nouveau pour France-Afrique.
– Si l’opposition ne démontre pas un engagement envers la règle constitutionnelle, des compétences organisationnelles et une volonté convaincante de diriger un État défaillant, le parti au pouvoir pourrait conserver le pouvoir. Si le parti au pouvoir conservait le pouvoir en choisissant un nouveau chef par le biais d’un processus démocratique transparent, et si l’appel au rétablissement du fédéralisme était entendu, alors un pays stable pourrait émerger après M. Biya. Hélas, on ne peut que rêver les bras croisés. Certains manipulateurs ont maintenant copié sur nous et fabriquent des sondages d’opinion pour promouvoir le prince Biya et l’autre nouvel espoir catholique.
La voie à suivre
Les journaux diffusant des sondages frauduleux sur le niveau de soutien à M. Frank Biya ou à M. Libii sont possibles car la plupart des journalistes camerounais sont des criminels. Ils violent leur déontologie. On aurait du mal à trouver des journalistes qui n’écrivent pas des articles de commande dans l’esprit d’un griot, chantant des louanges au plus offrant. Nous dévoilerons bientôt la propriété ministérielle des différents journaux au Cameroun. Les crimes de guerre au Cameroun occidental sont cachés de la connaissance du Cameroun oriental et du monde grâce à une combinaison d’intimidation et de journalisme commandé de manière contraire à l’éthique. Il devrait être possible d’accuser ces journalistes de crimes et de les suspendre de la pratique du journalisme une fois que cette grande fraude aura quitté la présidence.
Nous voulons préciser ici que nous continuerons à identifier le problème du Cameroun occidental avec l’incapacité de France-Afrique à se conformer à la règle démocratique constitutionnelle. L’État unitaire et la séparation sont illégaux par notre contrat de réunification, c’est-à-dire la constitution fédérale de 1961 imparfaite mais perfectible. Nous défendrons jusqu’au bout le régime démocratique constitutionnel dans l’esprit des lumières protestantes et de la modernité.
Nous voulons également envoyer un signal à ces faux journaux au sujet des sondages. Nous continuerons de mener des sondages et de prendre des mesures pour éliminer les tentatives de manipulation de l’opinion publique, que ce soit par des motions de soutien ou de faux sondages. Le peuple camerounais connaîtra le futur chef du parti RDPC le plus favorisé et le candidat le plus favorisé à toutes les élections pour remplacer la plus grande fraude d’un président de notre histoire actuellement assis à Etoudi.
Peut-être que nos efforts ne peuvent nier les prédictions mêmes qui découlent de la validité des hypothèses testées en Afrique. Ces hypothèses expliquent l’essentiel de l’anthropologie sociale et de l’économie politique de l’Afrique.
Avec les tentatives de francisation de l’union africaine, avec les exaltations de personnes comme M. Kagame qui l’emportent de manière oppressive et frauduleuse avec 99%, l’actualité africaine sera certainement dominée par les mésaventures de France-Afrique. Cela reste des nouvelles anglo-protestantes très ennuyeuses que la Zambie utilise son institution pour effectuer le transfert de pouvoir avec un président en exercice pour un mandat ou que le Botswana est bien meilleur que le paradis fabriqué du Rwanda.
Si l’Afrique n’est que misère, alors nous devons remercier la France-Afrique et le système religieux qui l’a permise et la rend possible pour la pérennité de cette misère dans l’actualité mondiale. Que Dieu ait pitié des Guinéens et du Sahel.