La crème de la crème : Samuel Eto’o réalise l’impensable
Le football mène jusqu’au pinacle du monde. Après l’effervescence sur les pelouses, la vie poursuit son cours. Dans le monde du football, les professionnels prennent assez tôt la retraite. Dans la jeunesse. À quarante ans, les footballeurs s’estiment vieux, et en conséquence quittent les feux des stades et se reconvertissent vers d’autres activités. C’est le début d’une deuxième vie. Diverses voies s’ouvrent à eux.
Dans le management des équipes ou des institutions spécialisées dans le football. Dans les affaires. Dans la politique. Ainsi, se révèlent des aptitudes extraordinaires pour faire œuvre utile dans la société. D’anciens footballeurs ont embrassé les fonctions d’entraîneur : l’ex-international français, Zinedine Zidane a remporté par trois fois la Champions League européenne à la tête du Réal de Madrid (2016, 2017 et 2018) ; Didier Deschamps, champion du monde 98, a conduit l’équipe de France à son deuxième sacre mondial, en 2018. D’autres, en revanche, ont trouvé leur place dans la politique : Georges Weah, après une carrière remarquable à l’AS Monaco (1988-1992), au Paris Saint-Germain (1992-1995) et à l’AC Milan (1995- 2000), a été porté, en 2017, à la magistrature suprême de son pays, le Libéria.
Ces exemples illustrent clairement la portée du football dans la géopolitique mondiale. Le football, vecteur de paix et de cohésion sociale ; le football, instrument diplomatique et de rayonnement international ; le football, instrument au service de la consolidation d’un système politique ou d’adhésion massive à une cause sociétale. Populaire, le football irrigue toutes les parties de la planète : il se pratique jusque dans les contrées les plus reculées du monde. Avec des moyens du bord, il se joue sur de petits stades poussiéreux, sous des arbres, sur des terrains en pente, sur du sable, torses nus avec des culottes trouées et des ballons ovales.
Ainsi la FIFA gagne-t-elle un pouvoir bien supérieur à celui de l’Onu, car aussitôt qu’une règle est plébiscitée par l’instance faîtière, tous les acteurs de la planète-foot s’emploient à la mettre en application. Le football instille un message d’espérance, et façonne un horizon de tous les possibles. Reflet d’une image où l’on peut partir de rien, sortir des bas-fonds d’un quartier malfamé ou de l’arrière-pays pour loger dans les cités les plus gentrifiées. Ce qui fait s’évaporer les conceptions longtemps entretenues dans l’imaginaire populaire, et force le respect auprès des contempteurs les plus virulents.
L’intervention de Samuel Eto’o Fils à la tribune des Nations unies, à New York, vient conforter les jeunes dans leurs rêves de se construire une carrière dans le football. La vidéo qui a été largement partagée sur les réseaux sociaux atteste de l’aura de la personnalité à l’échelle internationale. Grâce au football, Samuel Eto’o Fils discute en tête à tête avec les chefs d’États, décuple l’audience des chaînes de télévision, le temps d’une interview ou d’un talk-show.
Grâce au football, Samuel Eto’o Fils rencontre les premières autorités du monde, fait préséance dans les cérémonies officielles et dans le protocole de son pays. Grâce au football, Samuel Eto’o Fils parcourt le monde en jet privé. À l’image du journalisme qui donne notoriété et flexibilité à ses professionnels, le football assure pleine considération et conduit ses acteurs aux premières loges de l’Humanité. Les footballeurs ont désormais leur mot à dire dans la gestion des affaires publiques ; ils sont invités et écoutés par les institutions en charge de la préservation de la paix dans le monde.