Mer Rouge : La Marine nationale a déjà tiré 22 missiles surface-air Aster contre les missiles et les drones houthis
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Depuis novembre, les rebelles houthis [liés à l’Iran] multiplient les attaques contre le trafic maritime commercial en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, en lançant des missiles balistiques et des drones « kamikazes » [ou MTO, pour munitions téléopérées] contre les navires qu’ils estiment liés à des intérêts israéliens, britanniques ou encore américains. Quitte, parfois, à se tromper de cible, comme en témoigne la mésaventure qui est arrivée au cargo chinois M/V Huang Pu, lequel venait de changer de propriétaire…
En février, le commandant des forces navales américaines au Moyen-Orient [NAVCENT], l’amiral Brad Cooper, a décrit les opérations menées dans la région comme étant « la plus grande bataille menée par l’US Navy depuis la Seconde Guerre Mondiale ». Nos navires sont « engagés dans un combat. Et quand je dis engagés dans un combat, cela signifie qu’on leur tire dessus, qu’ils nous tirent dessus et que nous ripostons », a-t-il dit.
Pour rappel, deux coalitions navales distinctes ont été créées pour sécuriser le trafic maritime en mer Rouge, à savoir « Gardien de la prospérité », formée le 19 décembre et placée sous commandement américain, et « Aspides », lancée en février par l’Union européenne [UE].
Cela étant, la Marine nationale a intercepté ses premiers drones houthis dès le 10 décembre dernier, le système de défense aérienne de la frégate multimissions [FREMM] Languedoc ayant été sollicité à deux reprises en quarante-huit heures. Depuis, d’autres interventions ont été nécessaires pour contrer les attaques lancées par les rebelles yéménites.
La semaine passée, la frégate multimissions à capacité de défense aérienne renforcée [FREMM DA] Alsace, engagée dans l’opération Aspides après avoir relevé la FREMM Languedoc, a détruit en vol trois missiles balistiques houthis avec des missiles intercepteurs Aster 30… Ce qui aura été une première pour ce système.
Mais au-delà de cet engagement opérationnel, les capacités françaises en matière de défense aérienne sont sous tension. Et c’est ce qui justifie, d’ailleurs, la commande anticipée de 200 missiles intercepteurs Aster 15 et Aster 30 supplémentaires, en plus de celle passée en janvier 2023.
« Incontestablement, nous sommes en tension sur le segment de la défense sol-air, dont nous avons évidemment besoin pour aider l’Ukraine, mais dont nous avons aussi besoin pour nous », a en effet admis Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, lors d’une conférence de presse donnée ce 26 mars pour dresser un « bilan d’étape sur l’économie de guerre ».
« Ce sont les dispositifs SAMP/T [Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre, encore appelées « Mamba »] qui tirent des missiles Aster 30. Vous avez un SAMP/T en Roumanie, dans le cadre des missions de réassurance que nous accomplissons au titre de l’Otan. Nous avons, avec nos amis Italiens, donné un SAMP/T à l’Ukraine, qui protège Kiev et sa région. Nous avons nos propres points d’intérêts vitaux sur le territoire national. Nous sommes à quelques mois des Jeux olympiques, qui seront protégés par ces SAMP/T. Et nous avons aussi besoin de ces missiles Aster sur nos frégates », a ensuite détaillé le ministre.
Sur ce point, M. Lecornu s’est permis de faire une indiscrétion [la deuxième après avoir dit que le SAMP/T cédé à l’Ukraine protégeait Kiev ?]. « Un chiffre que nous n’avons jamais donné : en mer Rouge, depuis qu’elle est déployée pour sécuriser cet espace maritime contre les drones et les missiles balistiques tirés par les Houthis, la Marine nationale a tiré 22 missiles Aster 15 et 30 », a-t-il dit.
Sachant que le prix unitaire d’un Aster 15 est compris entre 1 et 1,5 million d’euros, sans doute que certains trouveront matière à polémiquer. « Il faut intégrer dans vos analyses le fait que le coût à prendre en compte n’est pas seulement celui du missile que l’on utilise mais également le coût de ce que l’on protège », a cependant fait valoir, en janvier dernier, le vice-amiral Emmanuel Slaars, commandant la zone maritime de l’océan Indien [ALINDIEN] ainsi que les forces françaises stationnées aux Émirats arabes unis [FFEAU].
Quoi qu’il en soit, afin de refaire les stocks de missiles Aster, MBDA va devoir augmenter ses cadences de production. Cet impératif concerne aussi ses sous-traitants.
« Si parfois les cadences de production sont trop lentes, c’est parce qu’il y a une tentation de faire du flux tendu et de ne pas avoir suffisamment de stocks de matières premières ou de composants » afin d’éviter d’immobiliser de la trésorerie, a jugé le ministre des Armées, estimant que les délais de livraison des missiles Aster étaient trop longs.
« La question de prioriser chez les sous-traitants de MBDA pour le missile Aster la commande militaire, en priorité sur une commande civile, est quelque chose qui est évidemment complètement regardable », a enchaîné le ministre. En clair, et comme la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 l’y autorise, il ne s’interdit pas d’avoir recours à des réquisitions « dans les prochaines semaines ». Et cela conformément aux dispositions prévues par l’article L2212-1 du Code de la Défense.
« En cas de menace, actuelle ou prévisible, pesant sur les activités essentielles à la vie de la Nation, à la protection de la population, à l’intégrité du territoire ou à la permanence des institutions de la République ou de nature à justifier la mise en œuvre des engagements internationaux de l’État en matière de défense, la réquisition de toute personne, physique ou morale, et de tous les biens et les services nécessaires pour y parer peut être décidée par décret en Conseil des ministres », précise ce texte.
Photo : tir de missile Aster 15 – archive / Marine nationale
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