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Nomination à la Beac : le rappel à l’ordre de la Banque de France à Abbas Mahamat Tolli crée une nouvelle affaire

Ils sont deux administrateurs pour la France au Conseil d’administration de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Béac). Ils sont au centre d’une controverse relative aux récentes nominations à la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac). William Roos et Bruno Cabrillac de la Banque de France ont saisi d’une correspondance, le 9 mai dernier, Jean-Baptiste Ondaye. Le président du Comité ministériel de l’Umac et président du Conseil d’administration de la Banque centrale est informé d’une violation des statuts de la Beac par les chefs d’État de la sous-région.

À en croire les signataires de la correspondance, «la Conférence des chefs d’État de la Cemac du 17 mars 2023 a procédé aux nominations du secrétaire général et du directeur général du Contrôle général de la Banque centrale». Alors que «ces nominations, en vertu de l’article 51 des statuts de la Beac, doivent faire l’objet d’un avis conforme préalable du Conseil d’administration statuant à l’unanimité».

Une formalité jusqu’ici ignorée. D’où l’exhortation de ces deux administrateurs en faveur de l’inscription, «pour discussion et décision sur l’avis conforme», de ce point à l’ordre du jour du prochain Conseil d’administration. «Afin de procéder à ces nominations dans le respect des responsabilités respectives du Conseil d’administration et du Comité ministériel, telles qu’elles ressortent des statuts de la Beac», insistent William Roos et Bruno Cabrillac. Ces derniers ajoutent par ailleurs: «nous souhaitons également attirer votre attention sur la nécessité que les futures nominations au gouvernement de la Banque centrale respectent les statuts de la Beac et notamment l’ordre des consultations et avis prévus par les textes». Un rappel à l’ordre qui permet de nouveau d’interroger la pertinence de la coopération monétaire avec la France. Les chefs d’État ayant décidé de renvoyer le 17 mars dernier, la Commission de la Cemac et le gouverneur Abbas Mahamat Tolli à leurs études. Les possibilités d’un renouveau devant désormais être explorées avec les ministres des Finances de la sousrégion.

Plusieurs expertises à l’instar du Camercap-Parc plaident déjà «pour un repositionnement stratégique de la Beac», dans la perspective d’une relance économique dans la zone. «Nous souhaitons que le débat sur la souveraineté monétaire et du gouvernement de la Banque centrale, la Beac dans le cas d’espèce, ne soit plus tabou. Il doit être ouvert. Il est temps que les autorités politiques n’éludent plus la question sous le couvert du respect du principe de l’indépendance de la Banque centrale», écrit Barnabé Okouda, directeur exécutif du Camercap, dans la Note de veille économique et stratégique d’octobre 2022.

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