SCAF : Le choix de l’avion de combat de nouvelle génération se fera parmi quatre différents modèles
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Après des mois de discussions difficiles entre les industriels concernés, la phase 1B du Système de combat aérien du futur [SCAF], menée dans le cadre d’une coopération associant la France à l’Allemagne et à l’Espagne, a pu officiellement démarrer en avril dernier.
D’une durée de 36 mois et doté d’un financement de 3 milliards d’euros [réparti à parts égales entre les trois pays impliqués], elle doit ouvrir la voie à un démonstrateur d’avion de combat de nouvelle génération [NGF, New Generation Fighter] devant être développé sous la maîtrise d’oeuvre de Dassault Aviation durant la phase 2, laquelle donnera lieu à de nouvelles négociations industrielles devant être bouclées avant la fin de l’année 2024.
A priori, et même si certains articles de presse récents ont pu suggérer le contraire, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a réaffirmé la participation de son pays à ce projet d’envergure, après avoir dévoilé les « lignes directrices » de la Bundeswehr [forces fédérales allemandes].
« Nous avons fait avancer le projet de système aérien de combat du futur SCAF avec la France et l’Espagne, et nous allons maintenant rapidement développer le projet de char franco-allemand MGCS […] avec la France », a en effet affirmé M. Scholz, en promettant de porter « durablement » le niveau des dépenses militaires allemandes à 2% du PIB.
En attendant, les travaux relatifs à la phase 1B du SCAF se poursuivent. Et il s’agit notamment de déterminer les caractéristiques que devra posséder l’avion de combat de nouvelle génération sur lequel reposera ce « système de systèmes ».
« Il s’agit de savoir ce que l’on attend de l’avion de combat, y compris au sein de nos armées, où les approches peuvent encore diverger. Après la phase de démonstration technologique, il va falloir faire des choix avant de se lancer dans le développement et la production : des discussions interviendront avec notre partenaire allemand. Ces choix concerneront notamment le poids de l’avion, qui conditionne ses performances », avait ainsi expliqué Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, en avril dernier.
Côté français, le NGF devra diposer de capacités « non négociables », dont un rayon d’action suffisant pour mener un raid nucléaire et la possibilité d’opérer depuis un porte-avions. « Nos partenaires allemands le savent car nous sommes clairs avec eux », avait insisté M. Lecornu.
Cela étant, les dernières auditions parlementaires relatives au projet de loi de finances [PLF] 2024 n’ont livré que très peu de détails sur les avancées des travaux de cette phase 1B. Toutefois le directeur de projet opérationnel du SCAF pour la France, le général Jean-Luc Moritz, en a donné quelques uns lors d’un récent déplacement aux États-Unis, où il a été invité par le Mitchell Institute for Aerospace Studies.
Devant la presse, cette semaine, rapporte le site spécialisé Breaking Defense, le général Moritz a dit que quatre modèles différents d’avions de combat étaient considérés pour le SCAF. Deux d’entre eux seront écartés d’ici juin 2024 et la décision sur celui qui sera finalement retenu sera prise en mars 2025. En outre, a-t-il dit, l’intelligence artificielle « montera » à bord afin d’aider l’équipage à prendre les bonnes décisions « opérationnelles et tactiques » et non pour aider à piloter l’avion.
Quant aux capacités clés qu’il devra posséder, les trois pays se sont mis d’accord sur la « furtivité, la maniabilité, la capacité à saturer l’ennemi [avec des effecteurs connectés] et le ‘cloud de combat » ». Ce dernier point est crucial, notamment sur le plan de l’interopérabilité, sans laquelle des opérations aériennes menées en coalition seraient compliquées [voire impossible].
« L’architecture du cloud de combat doit être développée nativement pour être interopérable avec les avions d’autres pays de l’Otan », a insisté le général Moritz. Ce qui constitue un sujet avec le F-35, lequel dispose de sa propre « bulle d’interopérabilité », mais aussi avec le NGAD américain et le GCAP/Tempest développé par le Royaume-Uni, l’Italie et le Japon.
Par ailleurs, le général Moritz a déclaré qu’un accord avait été trouvé sur le fait que le NGF devra pouvoir opérer depuis un porte-avions, y compris les effecteurs connectés, dont le développement a été confié à Airbus et à MBDA. En revanche, le point qui poserait encore problème porte sur « l’exportabilité » de l’appareil… alors que l’on pensait que le traité franco-allemand d’Aix-la-Chapelle permettrait de régler cette question…
Pour l’anecdote, les qualités du légendaire chasseur-bombardier Jaguar [fruit d’une coopération franco-britannique, ndlr], semblent inspirer le général Moritz. « Rusticité et frugalité sont deux notions parmi d’autres que le Jaguar impose à son pilote. Associées aux technologies de rupture, elles peuvent s’avérer très intéressantes dans les réflexions sur l’aviation de combat du futur », a-t-il récemment fait valoir sur les réseaux sociaux.
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