Voisins de la Russie, six pays membres de l’Otan ont l’intention d’ériger une « muraille de drones »
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En janvier, les trois pays baltes [Estonie, Lituanie et Lettonie] ont fait part de leur volonté commune d’établir une « ligne défensive » le long de leurs frontières avec la Russie et la Biélorussie. L’idée est de construire un réseau de casemates et de fortifications pour défendre leur territoire « dès le premier mètre » contre une éventuelle agression russe [voire biélorusse].
« Il s’agira d’une ligne de défense balte pour défendre le flanc oriental de l’Otan et priver nos adversaires de leur liberté de mouvement », avait alors résumé Andris Spruds, le ministre letton de la Défense.
Depuis, la Pologne a indiqué qu’elle en ferait autant, son projet étant de construire des fortifications le long de ses frontières avec l’enclave russe de Kaliningrad et la Biéolorussie, grâce à un investissement d’environ 2,34 milliards d’euros. Ce « sera un élément de dissuasion, une stratégie pour repousser la guerre à nos frontières », a fait valoir Donald Tusk, le Premier ministre polonais, la semaine passée.
Les décisions prises par les États baltes et la Pologne ne consiste à répondre qu’à des considérations militaires. Or, des enjeux de sécurité intérieure, comme la contrebande, les trafics et l’immigration illégale, sont aussi à prendre en compte dans la mesure où ils sont susceptibles d’être exploités, si ce n’est encouragés, par la Russie à des fins de déstabilisation. C’est pourquoi les ministres de l’Intérieur de ces quatre pays, rejoints par ceux de la Finlande, de la Norvège et de l’Ukraine, se sont réunis le 24 mai en Lettonie pour évoquer ce sujet.
« Nous constatons des efforts continus menés par les régimes russe et biélorusse visant à déstabiliser la sécurité intérieure et l’ordre public de nos pays ainsi que pour créer la panique et la méfiance à l’égard des institutions. La région entière est confrontée à des menaces similaires coordonnées par la Russie et la Biélorussie : instrumentalisation de la migration, cyberattaques, désinformation, sabotage des infrastructures critiques et autres menaces hybrides », a expliqué Agnė Bilotaitė, la ministre lituanienne de l’Intérieur.
Aussi, les pays baltes, la Pologne, la Norvège et la Finlande, tous membres de l’Otan, ont évoqué l’idée d’établir une « muraille de drones » afin de surveiller et de garder « en pemanence » leurs frontières avec la Russie et la Biéolorussie.
Cela « constituerait un élément important pour assurer la résilience régionale générale », a estimé Mme Bilotaité. « Il s’agit d’une chose complètement nouvelle, une muraille de drones s’étendant de la Norvège à la Pologne. L’objectif est d’utiliser des drones et d’autres technologies pour protéger nos frontières », a-t-elle dit, selon l’agence de presse BNS. Et d’insister : « Il ne s’agit pas seulement d’infrastructures physiques, de systèmes de surveillance, mais aussi de drones et d’autres technologies, qui nous permettraient de nous protéger contre les provocations de pays hostiles et d’empêcher la contrebande ».
Étant que cinq de ses six pays sont aussi membres de l’Union européenne [UE], il est question de solliciter des fonds européens pour financer une telle mesure.
Quoi qu’il en soit, en Lituanie, le renforcement des frontières avec ses voisins est un thème devenu récurrent. En 2017, il était question d’ériger une clôture le long de Kaliningrad afin notamment d’empêcher la contrebande. « Elle n’arrêtera pas des chars, mais elle sera construite de manière qu’il soit difficile de grimper dessus », avait Eimutis Misiunas, l’un des prédécesseurs de Mme Bilotaité. Et d’ajouter qu’elle « aura surtout pour objectif d’empêcher les provocations à la frontière ».
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